RAGTIME EXPERIENCE

RAGTIME EPISODE

Musique Ragtime pour duo de Banjo.
1880/1920.

"RAGTIME EPISODE", vous propose un agréable moment ayant pour thème , la musique pour banjo à cinq cordes , au tournant du 19eme./20eme.siècle.

De ce style de musique "de transition", qui prit naissance aux Etats-Unis d'Amérique avant la guerre civile (1860/1865), il reste des milliers de partitions toutes à peu près tombées d'abord en désuétude , puis aprés passées dans l'oubli lors de l'apparition du Jazz dans les années 20.

Aprés la période , de la guerre de Sécession , la musique des afro-américains , alors utilisés comme esclaves par les riches propriétaires blancs , fut copiée , adaptée , et singée par les "blancs" , qui se produisaient dans des concerts de village , la tête barbouillée de cirage , ces prestations musicales furent appelées "Minstrel Show".
Cette musique évolua assez rapidement vers une musique plus riche en harmonies , et assez proche de la musique de salon et de la musique classique d'alors .
A cette période , les populations urbaines des grandes villes du centre et de l'est des Etats-Unis , s'emparèrent de cette musique , et semèrent à la mode du banjo.
La musique évolua , devint trés syncopée ,et subit une mutation vers ce que nous connaissons sous le nom de Ragtime , qui veut dire littéralement "Temps Déchiqueté".
Le Ragtime n'est plus de la musique Classique, et , n'est pas encore du Jazz.

La mode du banjo traversa l'Océan Atlantique , et se répandit partout en Grande-Bretagne et en Europe , ou elle connut ses heures de gloire entre vers 1900.

Suivant pas à pas les meilleurs banjoïstes des cette époque ,tels que Sylvester Ossman et Fred Van Eps , pour Les U.S.A., et Joe Morley, Eddy Oakley , E mile Grimshaw , pour l'Angleterre , Le duo Ragtime Episode vous propose de vous faire partager cette musique trés vivante "d'avant la radio".

Leur répertoire a été recréé à partir de vieux enregistrements sur cylindres Edison , et à partir de vieilles partitions d'époque.

NICE BANJO ORCHESTRA.

Jouant du banjo depuis plus de trente ans, passionnés de musique Ragtime , ce groupe de trois musiciens français vous fait parcourir un voyage dans le temps.
Aprés une série de concerts à Chicago, U.S.A., ils décident de recréer un groupe original uniquement constitué de banjos conformément à la mode et aux goûts de l'époque Victorienne.

La musique.

Suivant pas à pas les plus grands banjoïstes de l'époque dans leur interprétation, tels Fred Van Eps, Francis Bacon, Vess L.Ossman, aux Etats-Unis, et Joe Morley, T. Bailey, et E. Grimshaw au Royaume-Uni , Nice Banjo Orchestra se propose de recréer, les trios de banjo de cette "Belle Epoque" d'avant la radio.
Partis des vieux enregistrements sur disques cylindres Edison,
le choix de leurs interprétations est trés vaste, ils vous proposent : une heure trente de concert, où ils joueront pour vous des"cake-walks", rags, valses, marches,hornpipes, musique anglaise victorienne, morceaux très syncopés dont des ragtimes de Scot Joplin ( ragtime veut dire littéralement: temps déchiqueté), musique française (Satie, Debussy)...

Les morceaux sont interprétés sur des instruments d'époque d'origine américaine et anglaise.

Les musiciens....

- Eric STEFANELLI. Banjorine, Banjo, Piccolo banjo.
- Patricia GERENTE. Banjo. Zither Banjo.
- Marc DALMASSO. Banjo Cello....

Petite histoire du Banjo.

Cet instrument composé à l'origine d'une calebasse munie d'un manche et d'une peau tendue, fut introduit en Amérique et joué par les esclaves africains.

L'air du temps...

Après une période allant des années 1840, la musique des Afro-américains très brute et syncopée, fut copiée, adaptée, et parfois singée par les blancs, cette musique fut appelée "minstrel banjo music" où il n'était pas rare de voir des musiciens blancs, le visage barbouillé de cirage interpréter des " coons songs", chansons racontant et parodiant la vie des Noirs dans les plantations. Le plus célèbre musicien et compositeur de cette période fut sans conteste Stephen Foster.
Ce style de musique devint très populaire jusque dans les années de la guerre civile, où chaque camps avait son propre "Minstrel show".
Après les années de guerre, la mode du banjo fit rage dans tout l'est des Etats-unis, des luthiers devinrent constructeurs , quelques millions de banjo furent construits entre les années 1870 et 1920.
Les grandes villes de l'est se mirent à la mode du banjo, et un style moins brut et plus délicat découlant du jeu de la guitare classique, fit sont apparition. Les instruments évoluèrent aussi, grace à des musiciens et fabricants de banjo tels que Henry Dobson, Samuel Swain Stewart , et A.C Fairbanks pour ne citer que les meilleurs.

Interview d’Eric & Patricia Stefanelli
Ragtime Experience

Q: Quel a été votre itinéraire musical ? Qu'est-ce qui vous a porté vers ce style de musique ?
R : Patricia :
En ce qui me concerne, j'ai été d'abord attirée par la Guitare Classique, que j'ai apprise à Nice, d'abord en autodidacte puis en prenant des cours avec des professeurs du Conservatoire.
C'est alors qu’ Eric Stefanelli, m'a fait connaître le banjo, et m'a enseigné cet instrument et sa musique. Au début ce n'était pas facile, le banjo étant assez différent de la guitare. J'ai pratiqué aussi avec Eric la musique traditionnelle des "Appalaches" ou old time music, nous jouions au sein d'un groupe appelé "Black Mule" de la musique d'origine irlandaise, écossaise, que l'on joue dans les états du sud des Etats-Unis, nous la pratiquons encore. Ensuite, nous étions à la recherche d'une autre musique à jouer, différente fondamentalement de l'esprit de la musique "old time", nous voulions jouer quelque chose de plus élaboré, de plus musical. Nous avons donc décidé d'apprendre le répertoire pour banjo classique, et de jouer cette musique de banjo depuis 1997/98.
Nous nous sommes donc tournés vers l'American Banjo Fraternity, qui est un organisme dévoué à la cause du banjo à 5 cordes, et qui existe depuis 1946, grâce à eux nous avons beaucoup appris.

R : Eric : Et bien pour commencer, j'ai été élevé dans une famille où , à quelque niveau que ce soit les membres étaient et sont encore des artistes, professionnels ou non. J'ai donc baigné dans un univers de musique depuis ma plus tendre enfance.
Quand j'ai eu 11 ans, ma mère, qui est professeur de danse classique, a acheté une guitare et a essayé de me faire rentrer au conservatoire pour apprendre la guitare classique, mais la guitare classique ne me plaisait pas beaucoup, je préférais déjà le banjo. C'est mon grand-père maternel qui était pianiste de ragtime et de jazz, qui m'a enseigné les premiers rudiments de banjo quand j'ai eu 13 ans. Il a lui-même appris avec des américains pendant la grande période du jazz dans les années vingt.
J'ai ensuite lentement progressé au banjo, vers la musique traditionnelle américaine, et la " country music ", j'ai formé des groupes locaux d'amateurs, pris des leçons "sur le pouce" avec des Nord- Américains qui venaient jouer leur musique en France, pour finir par prendre des leçons plus sérieuses sous forme de longues sessions avec de vrais professionnels.
Après quinze ans environ d'apprentissage, je me suis mis à enseigner à quelques personnes désireuses d'apprendre cette belle musique, quelques-uns de mes anciens élèves sont professionnels, et jouent en France, et à l'étranger. Ma femme Patricia en faisait partie.
Ce n'est que fort tard, que j'ai décidé de me remettre au banjo classique me rappelant les airs que jouait mon grand-père, le banjo classique et le ragtime. Je me suis tourné vers l'American Banjo Fraternity, qui est un organisme bénévole, entièrement dévoué à la diffusion, et à la survie, de cette musique, et j'en suis devenu membre depuis 1997. J'ai pu donc retrouver des partitions en très grand nombre, dont des arrangements pour orchestre constitués uniquement de banjos, et à partir de là, j'ai recruté des amis banjoïstes, et j'ai formé un groupe uniquement constitué de banjo comme à l'époque.

Q:Comment pourriez-vous caractériser ce style de musique ? Quel sont ses origines ?

-R : Patricia. Ce style de musique s'appelle "banjo classique", "classic banjo" aux Etats -unis et en Angleterre, à ne pas confondre d'ailleurs avec "classical " le terme "classic" signifie ; façon classique, façon commune, de jouer, alors que "classical" a un rapport avec la musique classique et son exécution. Ce qui n'empêchait pas d'ailleurs, les banjoïstes de l'époque d'interpréter les grands classiques d'alors, tels que l'Ouverture de Guillaume Tell, où la Marche de Raczchovski... où il ne fallait pas moins d'une centaine de banjos !

-R : Eric :C'est la musique de l'époque 1870 à 1920, le banjo, d'origine africaine, apporté avec les esclaves africains, devint très populaire après la guerre civile ( 1860/ 1865 )dans les villes des Etats-unis, les gens jouait cette musique, qui allait du style "vaudeville, Scottishs, Galops, valses, en passant par le Ragtime, et la musique de saloon !

-R : Patricia: Cette musique était jouée dans les salons, pour les "Tea Party", dans des kiosques en plain air, lors d'une course automobile ou du départ d'un transatlantique, pour exemple, il y a une marche qui s'appelle " The White Star Line March" qui était le morceau que l'on jouait lors du départ d'un bateau de cette compagnie , le "Titanic" fut un bateau de la White Star Line...

-R : Eric: Des millions de banjos furent vendus entre ces deux époques. Cette mode musicale, à la même époque, traversa l'Atlantique et devint très populaire aussi en Angleterre, et en Europe de l'Ouest. Il y eut aussi de grands musiciens et compositeurs pour le banjo en Angleterre, des musiciens américains et Anglais se produisaient régulièrement devant Sa gracieuse Majesté la Reine Victoria. En France seulement quelques dizaines de mélodies et chansons furent crées ( Fragson , et A.Clodpole), les Français se contentant d'interpréter cette musique. On jouait cette musique aussi bien au fond d'un saloon perdu dans le Klondike , que dans un salon de la société européenne à Shanghai.

Q: Pensez-vous que cette musique puisse séduire le public chinois ?
-R: Eric : Il y a public et public. C'est comme partout ailleurs, il y a des publics pour différentes sortes de musique, je pense que cette musique est facile et peut être écoutée par différentes sortes de public, en Europe on trouve surtout un public pour cette musique qui est écouté surtout par des gens qui sont soit amateurs de jazz, ou soit amateurs de musique classique, et cela s'explique parce que la musique que nous jouons est une musique de transition entre la musique classico-romantique de salon, et le jazz...

-Patricia : Aux États-Unis elle plaît pratiquement a toutes les classes sociales, nous avons pu le constater après avoir joué dans plusieurs endroits aux Etats-Unis, elle suscite toujours des réactions de plaisir et d'enthousiasme auprès du public , d'ailleurs lors de la deuxième soirée où nous avons joué au Garden City Hôtel à Chengdu, il y avait dans la salle des Américains de Washington, qui ont été très surpris d'entendre cette musique jouée en Chine par des Frenchies, mais ils ont adoré !!!
Quant à la question si le Public chinois peut apprécier cette musique nous pensons oui, mais dans une certaine mesure car ce n'est pas une musique qui se consomme comme un hamburger, ce n'est pas une musique "fast-food", ou bien une musique telle qu'on peut l'entendre dans un supermarché elle peut s'adresser à un public curieux, recherchant de nouvelles sonorités.

-Eric: Cette musique ne s'adresse certainement pas à des gens qui consomment la musique comme des hamburgers, ou à des pollueurs pseudo- intellectuels, mais à des gens simplement mélomanes.
Nous avons pour ainsi dire eu de bons contacts avec des gens du public chinois venus nous dire, après les concerts combien notre musique leur avait plu ! On regrette dans ces cas là de ne pas avoir eu le temps et la présence d'esprit de noter quelques adresses!

Q: Comment avez-vous perçu le milieu musical Chinois ?

-Eric : Nous avons très bien perçu le milieu musical Chinois , nous les avons perçus comme des gens curieux, demandeurs d'informations, et mieux que cela, car, grâce à l'Alliance française, nous avons pu effectuer de féconds échanges culturels, jouer devant des élèves du Conservatoire du Sichuan, rencontrer ainsi le Directeur du Conservatoire du Sichuan et son adjointe, , professeurs, musicologues au Conservatoire avec qui nous avons échangé non seulement des points de vue , des conseils, mais aussi, du savoir, et des instruments de musique de surcroît!!!
-Patricia: Nous avons même pour l'expérience, et pour le partage, reconstitués un groupe composé de 2 banjos , d'un piano, d'un trombone à coulisses, et d'un violoncelle " comme à l'époque" avec de jeunes, bons et talentueux musiciens chinois, aussi très sympathiques, qui ont usé à notre égard d'une patience incroyable, ils se sont adaptés extraordinairement vite au répertoire et à la façon de jouer cette musique. Il va sans dire que nous leur avions fourni les partitions.

Q: Allez-vous continuer à évoluer dans ce style ou allez-vous tenter d'autres aventures musicales?

R: Eric : Je pense que nous allons sûrement continuer à évoluer dans ce style de musique , que nous n'avons pas encore entièrement exploré.
Nous allons former parallèlement un groupe constitué de banjos bien évidemment, mais auquel nous allons ajouter un violon, une ou plusieurs mandolines, et mandoloncelles, un tuba, ainsi qu'une guitare, ceci pour expérimenter un autre son et donner ainsi un relief différend à cette musique, nous pourrons ainsi faire un peu plus de musique française et Européenne.

- Patricia : En tant que musiciens nous avons évidement d'autres "aventures "musicales, mais restons quand même "fidèles", à la musique que nous pratiquons en ensemble, car il est très important, (et ça , les musiciens comprendront de quoi on parle,) de rester dans "l'état d'esprit" inhérent à la musique que l'on pratique pour des raisons d'authenticité et de son.

Q: Quels sont vos projets ?

R: -Eric : Nous avons des projets à court terme, en ce qui concerne les concerts, tournées dans notre proche région qui est le sud de la France.
Jouer dans les écoles, les lieux publics comme nous le faisons habituellement.

Nous avons aussi des projets à long terme comme l'enregistrement d'un disque compact, qui aura pour sujet: La musique pour banjo classique et ensemble.
Jouer au festival de Banjo à Düsseldorf en Allemagne courant 2006.
Participer au Banjoree aussi en Allemagne en 2006.
Recommencer à jouer aussi aux Etats-unis, visiter l'American Banjo Fraternity, et rencontrer ses membres.
Et pour finir préparer une tournée en Asie, Chine , puis Japon ( il y a beaucoup de banjoïstes au Japon) et Corée.
A ce sujet, professionnellement parlant, nous lançons une offre de concerts aux organismes intéressés en Chine et dans Cette belle ville de Chengdu.
Contacts e-mail: LUTHS@aol.com

Q: Quelle impression retiendrez-vous de Chengdu ?
R: Nous avons beaucoup aimés l'ambiance de cette citée, et comme visiteurs occidentaux, nous avons été surpris agréablement par bien des choses qu'il serait difficile de raconter dans le cadre de cette entretien , si ce n'est le difficile barrage de la langue, qui a beaucoup contrarié Patricia et moi-même car nous aurions apprécié plus de contacts avec les Chinois. Nous avons bien aimé cette ville, dont divers endroits, places anciennes, constructions modernes , la nourriture du Sichuan est excellente.
Nous sommes revenus en France avec le sentiment d'avoir, grâce à l'Alliance française, et à leurs sympathiques et très professionnels dirigeants Monsieur et Madame Serge et Chantal Leclercq, fait et vu des choses extrêmement intéressantes , profitables et très agréables, mais aussi, hélas avec un goût de trop peu dans la bouche...
Nous reviendrons sûrement !

Patricia et Eric Stefanelli. "Ragtime Experience" Banjo Orchestra 2005.

Interview de Hu Binjian de la revue “ Chuantong Yinyue ”